Le percheron aux États-Unis

Au XIXe siècle, les États-Unis ont importé des milliers de chevaux en provenance d’Europe, notamment des percherons, réputés pour leur puissance et leur robustesse. Parmi les élevages les plus impressionnants, celui de Mark et Wirth S. Dunham, père et fils, s’est illustré par son envergure exceptionnelle : installé à Wayne, dans l’Illinois, à une cinquantaine de kilomètres de Chicago, leur haras abritait jusqu’à 1 000 chevaux. Chaque année, les Dunham faisaient venir plusieurs centaines de percherons depuis la France. C’était l’âge d’or du percheron aux États-Unis… et un âge d’or également pour les éleveurs français.

Le déclin du percheron et la naissance de la « Courcival Lane »

Mais à la fin du XIXe siècle, la motorisation progressive de l’agriculture et des transports mit un terme à cette époque prospère. De nombreux haras fermèrent leurs portes, et celui des Dunham ne fit pas exception. Le domaine fut partiellement morcelé, et de nouvelles rues virent le jour.

L’enquête de Jean-Léo Dugast

C’est ainsi qu’est née la « Courcival Lane« , une petite rue dont le nom a longtemps intrigué. Pourquoi « Courcival » ? Après une minutieuse enquête, l’historien Jean-Léo Dugast a levé le mystère.

En explorant les stud-books – les registres généalogiques des chevaux, et avec l’aide de Jean-Marie Rousset, autre spécialiste de l’histoire du cheval percheron, vivant à Teyran dans l’Hérault, Jean-Léo Dugast a retrouvé la trace d’un percheron nommé Courcival, né le 1er avril 1899 à La Baronnerie, chez un certain M. Bergeot. Ce cheval, l’un des derniers élevés au haras des Dunham, apparaît dans les stud-books américains et français. La « Courcival Lane » aurait ainsi été nommée en hommage à cet animal emblématique, comme l’a révélé Jean-Léo Dugast.

D’autres chevaux, comme Guerrier, Bertha ou Bravo, sont également répertoriés dans les stud-books comme étant nés et élevés à Courcival. Ces mentions renforcent l’idée qu’à la fin du XIXe siècle – et sans doute bien avant – Courcival était un centre important de l’élevage du percheron.

La preuve par les photos

Jean-Léo Dugast expliquant au public l’origine du nom de la « Courcival Lane » à Wayne aux USA.

Trois pièces à conviction (cliquez sur les images pour les agrandir)

Dans la 1ère image, le cheval « Courcival » est repéré dans le stud-book américain

Dans la 2ème image, le même cheval dans le stud-book français

Dans la 3ème image, trois autres chevaux nés et élevés à Courcival


Le haras Dunham et Wayne dans l’Illinois


Livres sur le percheron et le Perche par Jean-Léo Dugast

En savoir plus

Société Hippique Percheronne de France

Percheron Horse Association of America

Percheron International (site de Jean-Léo Dugast)

Wayne (Illinois, USA)